Pierre-Yves, Juliette et Julien Perrachon du Château Bonnet, Vignerons de l’année du Guide Hachette des Vins 2026 dans le Beaujolais

L’histoire débute en 1630 quand Sieur Bonnet, échevin de la ville de Mâcon, fait bâtir une gentilhommière style Renaissance sur les terres de cet ancien relais de chasse situé au lieu-dit Les Paquelets, à La Chapelle-de-Guinchay, à la frontière du Beaujolais et du Mâconnais. Au cœur de ce qui deviendra l’appellation chénas en 1936. L’édile lui donne sa vocation viticole. Au XIXes., le domaine devient la propriété du colonel Duluat de Saint-Léon, vétéran des campagnes napoléoniennes, et ami du poète Alphonse de Lamartine, qui venait parfois y chercher l'inspiration. Écoute le cri des vendanges / Qui monte du pressoir voisin, / Vois les sentiers rocheux des granges / Rougis par le sang du raisin… Ces vers de La Vigne et la Maison (1857) ont-ils été écrits dans l’une des chambres du château ?
En 1876, à la mort du colonel, le domaine entre dans la famille Labretoigne du Mazel. Entre temps, la famille Perrachon, elle, a commencé à cultiver la vigne du côté de Juliénas ; les premiers écrits en témoignant remontent à 1820, mais la première mise en bouteilles signée Perrachon date de 1950. En 1962, Pierre rejoint son père sur le domaine familial, qui s’est étendu sur Chénas et Moulin-à-Vent. En 1973, il acquiert le Château Bonnet. L’histoire moderne est en marche.
Elle s’étoffe avec Pierre-Yves, fils de Pierre, qui après s’être formé à la viticulture et l’œnologie à Mâcon-Davayé et à Dijon, puis après avoir peaufiné son savoir en Californie et à Saint-Émilion, rejoint son père en 1988. Son épouse, ,Marie-Luce le rejoint en 1996, quittant son officine de pharmacienne pour soigner la vigne, enfin plus exactement pour s’occuper de la partie « invisible » mais « si précieuse » : comptabilité et administration. En 2013, c’est l’arrivée de leur fille Charlotte, œnologue, qui officie aujourd’hui au chai : « la Dame de Fer », « la cheffe qui ne recule devant rien ». Enfin, après une brève expérience chez un fabricant de tracteurs et un séjour viticole au Chili, Julien, le petit dernier, rejoint l’aventure familiale en 2018, comme chef de culture. Une famille qui bichonne son vignoble de 20 ha, en l’amenant vers la certification agriculture biologique.
Dans le verre, des vins souvent en vue dans les quatre crus à la carte du domaine : juliénas, chénas, moulin-à-vent et saint-amour. Cette édition consacre le juliénas Vieilles Vignes 2023 et le moulin-à-vent Le Petit Brennay 2022, tous deux nés de vénérables gamays sexagénaires. Des rouges de caractère, amples, denses, d’une grande finesse aromatique et tannique. La nouvelle génération Perrachon prend le relais avec assurance, et les résultats sont déjà là.