Pierre Salvestre, domaine la Linquière, est Vigneron de l'année 2025 en Languedoc

Le domaine la Linquière – dont le nom rappelle que le lin, avant la vigne, ont fait la prospérité de Saint-Chinian – est la propriété de la famille Salvestre, dont Pierre représente la sixième génération  : « Mes aïeux ont commencé par une activité de négoce, c’est mon grand-père qui a vraiment structuré le vignoble et produit du vin, il était adhérent à la cave coopérative ». En 2001, Pierre décide de s’installer à son tour. Avec Luc, son frère ainé, œnologue, ils ont l’idée de recréer le domaine familial et sont immédiatement soutenus par leur père, ravi de ce projet. Depuis des années en effet, en parallèle de son activité professionnelle, Robert Salvestre rachète, petit à petit, les vignes familiales dispersées au hasard des différentes successions. Son rêve : reconstituer le patrimoine de ses ancêtres.

À 55 ans, il se met en préretraite du Crédit-Agricole et se lance dans l’aventure. Pierre se souvient : « Sitôt mon BTS en poche, je l’ai rejoint, on était devenus très complices. Il a fallu rénover maison et cave, créer les cuvées, développer le commercial, c’était un projet très enthousiasmant. » En 2010, tout bascule. Robert Salvestre décède prématurément. Heureux de pouvoir se dire que son père « a eu le bonheur de voir le projet de toute une vie se mettre en place », Pierre, épaulé par son frère, s’investit dans le projet.

Il exploite aujourd’hui 25 hectares de vignes répartis sur une multitude de parcelles, très dispersées, qui s’étendent sur des terroirs de schiste, d’argilo-calcaire et de grès. En quelques années, les vins du domaine se sont révélés d’une remarquable précision, dans les trois couleurs, mais avec une large part donnée aux rouges. Et les étoiles de briller avec une régularité impressionnante dans le Guide Hachette, et avec plusieurs coups de cœur à la clé. Celui attribué dans cette édition est particulièrement symbolique  : les frères Salvestre ont racheté en 2021 la dernière parcelle manquante qui leur a permis de reconstituer le domaine tel qu’il était à l’origine, selon le rêve de leur père. Et voilà née la cuvée Au nom du Père, et la boucle bouclée…