Bourgogne : le millésime 2016 et la vente aux enchères des Hospices de Beaune
« J’avais fait le bon pronostic, mais je ne m’attendais pas à une telle baisse. On revient aux réalités du marché, à des bases saines », souligne Frédéric Drouhin, PDG de la maison Joseph Drouhin. La dernière baisse aux Hospices de Beaune remontait à 2011 (-6,01 %). C’est aussi la plus prononcée depuis 2005, date de la prise en main de l’événement par la maison Christie’s. A ce dévissage, on peut voir trois raisons principales :
Des volumes mis en vente plus importants que prévus
On s’attendait à une petite récolte 2016, pour cause de gel ; l’année, s’est finalement montrée plus généreuse que prévu. Un total de 596 pièces (fûts de 228 litres) a été mis en vente. Davantage que les quatre derniers millésimes précédents. Avec un nombre de lots plus important à la vente, les enchères ont été moins disputées.
En Bourgogne, un millésime 2016 moins attendu que le 2015
Avec son été particulièrement chaud et favorable au mûrissement des raisins, le millésime 2015 a très vite suscité un engouement de la part des observateurs. Portée par cet attrait précoce, la vente des Hospices de Beaune 2015 avait battu tous les records (+ 28%). Plus chaotique (gel, grêle, mildiou) le millésime 2016 n’a pas bénéficié du même appétit des acheteurs internationaux.
L’actualité de la vente des Hospices de Beaune 2016 : un contexte moins favorable
L’édition 2015 de la vente restera marquée par un contexte très particulier, 48h seulement après les attentats du 13 novembre à Paris. Sa tenue était restée hypothétique jusqu’au matin même. Paradoxalement, cette actualité a servi la vente : un esprit de bravade a soutenu les enchères (la fameuse pièce des Présidents avait été aussi consacrée aux victimes de l’attaque). Cette année, le Brexit, les élections américaines ont créé une incertitude plus sournoise.
Laurent Gotti