Madiran : les bons tanins du tannat

Publié le 14-10-2016
Né en pays gascon sur les coteaux du piémont pyrénéen, le madiran est l’un des grands vins rouges de garde du Sud-Ouest. Si sa notoriété remonte au Moyen Age, sa réputation avait pâli au milieu du siècle dernier, malgré son accession à l’AOC en 1948. En quarante ans, quelques vignerons pionniers, ainsi que la coopérative, ont œuvré à sa renaissance. Ils ont su apprivoiser le tannat, en tirer des vins profonds, charpentés et amples, d’un superbe fruit.

Le madiran des moines et des pèlerins

Le village de Madiran (Hautes-Pyrénées) a donné son nom à l’appellation. Il a gardé des vestiges de son prieuré bénédictin du  XIe s. De fait, son vignoble – comme de nombreux autres - a connu son premier essor avec les moines. Une des  routes de Saint-Jacques-de-Compostelle le traverse : les premiers à faire la réclame de son vin rouge réconfortant furent les pèlerins. Le madiran fait rapidement l’objet d’un commerce vers les proches Pyrénées, où le raisin peine à mûrir. Puis, au XVIIe siècle, vers l’Europe du Nord, Hollande en tête, et jusqu’aux Antilles. Charpenté, il se conserve bien.

Tourisme au pays du madiran : Portes ouvertes dans les chais les 19 et 20 novembre

L’amateur de vins trouver dans le vignoble de Madiran, des animations tout au long de l’année, avec sa Maison des Vins (ouverte 7 jours sur 7 en juillet et août) et qui culminent évidemment à la belle saison (festival Musique et Vin en juillet,   fête du Vin (dans le parc du prieuré de Madiran) les 14 et 15 août ; fête des vendanges début septembre, à la Cave de Crouseilles. Pour découvrir le madiran en automne, on profitera de la journée Portes ouvertes des 19 et 20 novembre, avec accueil dans les chais, grands repas de fêtes, marchés et balades dans les vignes qui auront les teintes dorées de l’automne.

 

 

Le madiran au XXe siècle : la reconquête

L’aura du madiran pâlit à partir du XIXe siècle, tandis que les bordeaux s’imposent. Le phylloxéra, qui raye de la carte nombre de vignobles enclavés, n’arrange pas ses affaires. Madiran est éloigné des ports importants, puis des grands axes ferroviaires. Hors circuit le Gascon ? Son vin est jugé rustique. Après 1945, le prolifique maïs hybride est adopté avec enthousiasme par les agriculteurs et la vigne recule.

Le madiran garde cependant assez de renommée pour que ses défenseurs obtiennent pour lui une AOC (1948).

La coopérative de Crouseilles, fondée deux ans plus tard, participe au renouveau, ainsi que des vignerons pionniers et passionnés comme Alain Brumont. Les cultures se font méticuleuses, les vinifications exigeantes. Ambitieuses aussi, avec des cuvées de longue garde élevées en barrique. A ce savoir-faire peaufiné s’ajoute un « faire-savoir », une communication efficace qui allie vin et gastronomie du Sud-Ouest. A partir de 1980, le madiran fait une belle percée. Il conquiert Paris en même temps que le magret de canard, son fidèle allié, promu par le chef étoilé André Daguin. Le tourisme vert contribue à sa popularité. Aujourd’hui, aucun caviste ou même grande surface n’omettrait le madiran de sa carte.

Verts coteaux et automnes ensoleillés

Le vignoble du madiran s’étend sur 37 communes, à cheval sur 3 départements voisins : les Hautes-Pyrénées, et surtout les Pyrénées-Atlantiques et le Gers. Il colonise les coteaux de l’Adour. L’Atlantique, éloigné de 100 km, donne au climat un caractère océanique. La pluviométrie,  élevée pour un pays viticole (900 à 1 000 mm par an), se traduit par une campagne bien verte.   Mais le tannat s’en porte bien, car les pluies tombent au bon moment : le maximum de précipitations correspond à la croissance végétative de la vigne, au printemps et en été. Et l’on réserve  à la vigne les pentes les mieux exposées et les mieux drainées. Des influences continentales permettent un temps chaud et sec pendant l’arrière-saison, quand le tannat, cépage tardif, achève sa maturation. La barrière des Pyrénées crée en automne un effet de Foehn, marqué par des vents du sud tièdes jusqu’à l’entrée de l’hiver. Enfin, des nuits fraîches en automne favorisent l’expression des arômes.

De belles pentes aux sols variés

A Madiran, les vignes épousent les pentes formées des lignes de crêtes orientées nord-sud et séparées par des vallées. Formés par des dépôts provenant des proches Pyrénées, les sols sont très variés : argilo-calcaires, argiles à graviers, boulbène (sols siliceux acides), galets, limons. Les vignerons tirent parti de cette diversité pour élaborer une gamme de vins variés, plus ou moins denses, reflets de leur terroir.

Voir aussi : Goûter le madiran

Ils ont fait renaître le madiran

Que servir avec du madiran ?

Plus d’informations :

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