Paroles de coup de cœur : Jean Bonnet pour le Château Calissanne Clos Victoire 2009 (coteaux-d’aix-en-provence)

Publié le 01-01-2022
A la pointe méridionale du triangle des Coteaux d’Aix, le Château Calissanne engrange les coups de cœur avec une rare constance, années après années. Et ce domaine phare de l’appellation a décroché la plus haute distinction du Guide Hachette des Vins pour la douzième fois (!) avec son Clos Victoire 2009. Et Calissanne ne serait pas Calissanne s’il n’y avait Jean Bonnet, son directeur, maître d’œuvre du domaine depuis plus de vingt ans.

Sous l’oppidum de Constantine

L’étang de Berre miroite au loin. La lumière sculpte les murailles de craie surgissant de la garrigue. Les vignes lissent la courbe douce des éboulis. Celtes et ligures peuplaient la contrée aux origines, l’ont défendue derrière l’oppidum de Constantine, dont il reste les vestiges sur la propriété, et ont légué aux siècles la vigne et l’olivier. La magnificence du Château Calissanne est l’œuvre de Pierre de Leydet, un parlementaire à la Cour d’Aix qui fit bâtir le château au XVIIe siècle, avec ses immenses écuries voûtées et son pigeonnier décoré de tuiles vernissées. Puis Charles Auguste Verminck, qui possédait des huileries et des savonneries à Marseille au XIXe siècle en fit le cœur de ses fermes prospères. Le fameux calisson d’Aix, gourmandise d’amande enrobée de sucre glace, tiendrait son nom d’un coteau d’ici, jadis planté d’amandiers.

Jean Bonnet, Calissanne de A à Z

Il était venu récolter l’olive à Calissanne à l’automne 1976. Il s’y est plu. Il s’y est fait. Il y est resté. Il a pris un poste d’ouvrier agricole dans les vignes, puis à la cave. Après quelques études, il a été nommé directeur technique en 1984, puis directeur d’exploitation en 1996. Jean Bonnet est angevin et fils de vignerons voisins de Saumur. Quand un nouveau propriétaire est arrivé à Calissanne en 2001, il a gardé le wine made man des lieux. Philippe Kessler était un grand industriel, administrateur d’entreprises d’ingénierie, constructeur de ponts et de routes. Son épouse Sophie mène à présent le domaine provençal et celui de Châteauneuf-du-Pape, les Relagnes. Philippe Kessler a investi des millions d’euros pour moderniser la cave, les chais, les équipements, replanter les meilleurs cépages, cabernet-sauvignon et syrah, et remonter les vignes des bords de l’étang de Berre aux pieds des falaises déchiquetées du chaînon de la Fare-des-Oliviers. Des mille hectares de Calissanne, cent sont plantés de vignes et cinquante de 7000 oliviers.

Un douzième coup de cœur

Calissanne est un incontournable des coteaux-d’aix-en-provence et un « serial coup de cœur ». La belle cuvée Clos Victoire, fleuron du domaine, fut créée il y une vingtaine d’années par Jean Bonnet. Le Clos abrite des vieilles vignes sur une quinzaine d’hectares, cabernet sauvignon, syrah et mourvèdre, au lieu-dit le Chalet. Une pente caillouteuse exposée au plein sud, regardant l’étang, bordée par la muraille ocre et une longue haie de cyprès. La version 2009 est composée à 60 % de syrah et 40 % de cabernet-sauvignon. « On travaille onze mois dans la vigne et un mois en cave », s’amuse Jean Bonnet. « On fait le marché et ensuite la cuisine. » Les syrah sont vendangées début septembre, puis les cabernet à la fin du mois. « La syrah enrobe de notes fruitées les tanins du cabernet ». Les raisins sont égrappés et les macérations longues, de quinze à vingt jours. Et petite coquetterie de la Calissanne : l’élevage en bois de chêne se prolonge durant un an dans les barriques de quatre tonneliers : Seguin-Moreau, Taransaud, Cadus et François frères. « C’est une question d’équilibre », explique Jean Bonnet. « C’est comme le sel et le poivre, quand il y en a trop ce n’est pas bon. S’il n’y en a pas assez, c’est pareil ».
Les dégustateurs du Guide Hachette ont encore une fois apprécié le résultat. Le 2009 « livre un bouquet intense de fruits noirs et de moka. La bouche tient la note, longtemps, très longtemps, et s’impose par sa grande fraîcheur, sa force tannique et son boisé parfaitement maîtrisé. À attendre deux ou trois ans, même si l’envie d’y goûter est déjà fort tentante… » Et si le Clos Victoire aligne son douzième coup de cœur, le Rocher rouge, fait de mourvèdre et d’une touche de syrah, a décroché lui deux étoiles. L’embarras du choix !

Par wluret

Les vins du guide

Nos ventes privées

  • Les Bordeaux à petits prix du Guide Hachette
  • Cuisine méditerranéenne : nos meilleurs accords mets & vins
  • Déstockage de printemps jusqu'à -34% !

Nos offres partenaires

  • La Foire aux Vins du Guide Hachette des Vins

La communauté

Suivez-nous pour recevoir l’actualité du vin et rester informé de tous nos bons plans.